Chemin de La Fouly

Le Clou

En 1189, Thomas, comte de Savoie, fait don à l’Hospice du Grand-Saint-Bernard des forêts du Clou et de Ferret. Le Val Ferret a été, pendant près de 7 siècles, sous la domination de l’Hospice qui avait le droit d’y exploiter du bois (une centaine de m3 par an) pour ses besoins en combustible. Ce travail de bûcheronnage permettait aux habitants de la vallée de gagner quelques sous pour nourrir leur famille.

Les bois coupés étaient acheminés à l’hospice par le Col du Pas des Chevaux(2680m), nommé ainsi parce que les transports s’effectuaient au moyen de chevaux et de mulets. Après plusieurs siècles de conflits, ce privilège accordé à l’Hospice, tombera en 1893, date à laquelle la bourgeoisie d’Orsières rentrera en possession de ces forêts en achetant le droit pour le prix de Frs 15’000.-.

En 1910, le train est arrivé à Orsières et avec lui, le charbon pour remplacer le bois.

En 1920, une avalanche part depuis l’Arpalle et détruit des chalets au lieu-dit Les Granges de Ferret.

Durant le temps de la coupe, les bûcherons séjournaient dans une ferme construite au Clou, propriété de la famille Gos.

LA NEUVAZ – L’A NEUVE

Le plateau de La Neuve fait écho au glacier qui le surplombe.

Une avalanche s’est déclenchée le 11 janvier 1952, à 17 heures. Elle a détruit quatre chalets de particuliers, à la lisière de la forêt sur la rive gauche de la Drance. La-dite forêt a été, elle aussi, fauchée, en partie, par le violent déplacement d’air. On a calculé que l’âge de cette forêt était de deux cents ans environ.

En 1999 une autre immense avalanche détruits cinq chalets sur le plateau.

Avant la seconde guerre mondiale, existait le projet de relier par un tunnel Le Val Ferret Suisse au Val Ferret Italien afin de permettre le tour du Mont-Blanc en voiture. Sans la guerre, cette réalisation aurait peut-être vu le jour. C’est donc grâce à cette dernière, que ce coin a pu garder sa tranquillité et son charme.

MAYA-JOIE

Terminé en 1936 par Paul Darbellay (1901-1969), le chalet « Les Bonnes Vacances » permettait d’offrir aux enfants citadins des vacances en plein air durant la saison d’été. Pendant la guerre, le bâtiment a accueilli des compagnies de garde-frontières avec une infirmerie et des chambres pour les officiers. Les pensions ainsi encaissées permirent de nourrir la famille de Paul qui comme enseignant n’était payé que 6 mois par année. Ce n’est qu’en 1963 que le personnel enseignant fut payé à l’année.

Dans les années 1965, de pension, le bâtiment devient une école d’été alliant formations mentale et physique. De saisonnière, elle devient annuelle en 1968 sous la responsabilité de Jacques Darbellay (1931-2017), fils de Paul et de sa femme Charlotte Faval-Darbellay, qui érigent en concept la connaissance de soi par l’alpinisme et la vie en communauté. Leur enseignement s’adresse aux adolescents de 12 à 16 ans. Les Bonnes vacances prennent alors le nom de Maya-Joie.

Le bâtiment initial brûla le 7 mai 1971 et fut reconstruit tel qu’on le connaît aujourd’hui.

L’Ecole Maya-Joie termine son aventure scolaire en 2016. Après trois quarts de siècle, elle devient une auberge.

RUE PRINCIPALE

Pour répondre à la demande touristique, Paul Rausis, un boulanger entreprenant, a obtenu de la commune, le 1er janvier 1927, l’autorisation d’ouvrir un Café-Boulangerie à La Fouly. Dans ce lieu de rencontre, il stockait et vendait des réserves de sel, de sucre, de riz, de pâtes, de farine et tout ce qui peut se conserver. On puisait directement la marchandise dans les gros sacs et on la pesait pour définir le prix. A cette époque, la conservation n’était pas aussi aisée qu’aujourd’hui, car le frigo n’existait pas. 

Par la suite, il ajouta une partie restaurant où il servait des mets à base de fromage. En-dessous du café se trouvait le four à pain et le laboratoire. Le magasin était en haut, à côté du bistrot. La grange, à l’arrière, servait de dépôt pour le fourrage du bétail, composé d’une vache, de cochons et de chèvres. Pour approvisionner tout son monde, Paul descendait à pied jusqu’à Praz-de-Fort, où le car postal l’emmenait jusqu’à Orsières afin d’acquérir les denrées nécessaires. Il se chargeait aussi de ramener le courrier pour le distribuer.

En hiver 1941, un petit chamois venait manger à la cuisine du café. Il dormait dans la grange.

Lorsque les trois enfants de Paul partaient au Petit Col à peaux de phoque, le chamois les suivait et redescendait avec eux. Donc, ce petit chamois, nommé Micky, qui vivait en bonne harmonie avec la famille a passé l’hiver avec eux.

À partir de 1969, la pension-restaurant a été entièrement rénovée et exploitée par Luc et Pierrine Rausis.

GRAND HÔTEL DU VAL FERRET

Lorsqu’en juillet 1864, Edward Whymper vainquit le Mont Dolent (3823m), cime qui est la pierre d’angle entre la Suisse, la France et l’Italie, et qu’en août 1876 Emile Javelle fit la première ascension du Tour Noir (3836m), on commença à parler du Val Ferret.

Commencé en 1916, stoppé quelques temps par manque d’argent, Le Grand Hôtel du Val Ferret ouvre ses portes en juin 1925. Pour cette solide construction dans le style de l’époque 1920, on utilisa du tuf et du granit de la région. Son propriétaire, Jules-Adrien Rausis (1859-1935), originaire d’Orsières, avait compris l’importance d’ouvrir, à La Fouly un hôtel destiné à recevoir, entre autre,  des touristes anglais, des alpinistes qui s’engageaient sur les hauts sommets alentours, et des familles qui y venaient pour profiter du grand air.

En 1962, la famille Morand, belle-famille de Jules-Adrien, cède son hôtel à la paroisse du Christ-Roi au Petit-Lancy qui organisera désormais des colonies d’été pour ses petits paroissiens. Pendant la période scolaire, le bâtiment est loué à l’Etat de Genève qui y organise des camps de ski et des camps verts.

CHAPELLE  DE FERRET

Construite par les consorts de Ferret, la chapelle de Ferret est bénie le 11 août 1707 et dédiée à Notre Dame des Neiges. Ce consortage, composé de 32 familles propriétaires de mayens dans le val Ferret, est en charge de son entretien. Son emplacement à l’entrée du village aurait été choisi après qu’une avalanche estivale ait recouvert tous les pâturages alentour à l’exception d’un petit carré de verdure où a pu paître le bétail. C’était le 5 août, jour de la fête de Notre Dame des Neiges, et les consorts étaient les propriétaires des vaches.

Durant le 18e siècle et au début du 19e siècle, des processions partaient d’Orsières en direction de la chapelle de Ferret. Les pèlerins manifestaient leur reconnaissance pour les grâces obtenues par l’offrande d’un sac de grains déposé devant le bâtiment religieux. A la fin de l’été, le procureur vendait le grain pour payer les frais d’entretien. Ces processions ont finalement été interdites par l’évêque sous prétexte qu’elles relevaient de la superstition.

Au-dessus de la porte d’entrée, sous le porche, un panneau interpelle le passant : « Quiconque aime Marie ne lui refusera pas un Ave Maria en passant devant cette chapelle ».

ALPAGES

C’est l’heure de la désalpe. La majorité des alpages de la commune d’Orsières :  L’alpage de La Fouly, Mont-Percé, les Ars, La Peule, Plan-la-Chaux et La Léchère  se trouvent au fond du Val Ferret. Leur construction date des années 1850. Les troupeaux étaient composés de vaches d’Hérens.
 Encore de nos jours, la Désalpe se passe, chaque année, la troisième semaine de septembre.
 Les fromages qui y sont fabriqués ont un goût remarquable, marqué par l’herbage qui se distingue
 d’un alpage à l’autre. 

Les moutons y sont aussi bien présents et grâce à ces troupeaux qui paissent dans les plus hautes parties, les prés de nos montagnes sont entretenus jusqu’au première neige, ce qui permet à cette couche blanche de bien mieux adhérer au sol.

Aujourd’hui, ces troupeaux de moutons sont menacés par la présence de meute de loups.

En 1923, une avalanche détruit l’écurie de l’alpage de Plan de la Chaux. Aux alentours de cet alpage, on y exploitait une carrière d’ardoises, reconnue pour être de très bonne qualité. L’ardoise était transportée au moyen de chars tirés par des mulets. Son prix élevé en raison des coûts de transport faisait qu’on la réservait pour des cas spéciaux. En 1945, une commande provenant de l’étranger de 120 wagons d’ardoises a servi pour la couverture des bâtiments endommagés pendant la guerre.

FERRET

Ce mayen, situé à 1700m, a donné son nom à toute la vallée depuis Somlaproz. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. En effet, au XVIII ème siècle, la vallée jusqu’au Clou était appelée « vallée d’Issert ».

L’origine du nom Ferret ? : Son étymologie n’est pas claire : certains supposent l’existence d’une mine de fer, d’autres affirment que le mot ferré – signifiant herbeux, gazonné – trouve son origine dans le latin far (céréales) et son dérivé farratus(riche en fourrage). Ce qui prouve la richesse de nos alpages.

Ferret témoigne très vite du passage de nombreuses personnes qui se rendent en Italie ou en France par les chemins de montagne. En 1781 déjà, Horace-Bénédict de Saussure couche dans la modeste auberge du lieu, et une petite pension qui aurait été construite en 1834 par Nicolas Vernay (1796-1856) est mentionnée dans les écrits de Rodolphe Töpffer qui parcourt les Alpes,

Le grand bâtiment, qui se nommait Restaurant Pension du Val Ferret est construit dans les années 1920-1930, par Armand Vernay (1883-1960). Cet hôtel a accueilli des célébrités comme le Prince de Joinville et la Reine Marguerite d’Italie.

À la fin des années 1990, la pension et le restaurant gérés par Gilbert et Poupette Vernay ont cessé leur activité.

TELESKIS

En 1965, la route menant de Praz-de-Fort à La Fouly fut élargie, goudronnée et enfin ouverte en hiver !

C’est là que l’histoire du domaine skiable de la station commence avec la construction du premier téléski de la Combe Verte et suivra en 1967 celui du Barfay qui servit jusqu’en 1994, année où il fut remplacé par le télésiège. 1970 fut l’année de la construction du troisième téléski , celui des Arpalles qui sera démantelé en 2015 et remplacé par une remontée du même type sur un tracé différent. 

Le Ski-Club Orsières, premier du nom, naît en 1928. Dès sa création, il compte plus de 50 adhérents. Un concours les réunira le 13 janvier 1929 à La Fouly dont les pistes sont déjà fréquentées par les connaisseurs.

Il faut expliquer le premier système de la peau de phoque de l’époque : il s’agissait de fixer des branches de sapin sous des skis en bois, avec des ficelles. Ce qui n’était vraiment pas pratique !!

PENSION DES GLACIERS

D’après certains linguistes, « La Foly » – comme la station était orthographiée sur les cartes du 19e siècle – désignerait le « sommet ». Par contre, le terme Fouly appartient à la famille des mots signifiant l’ensemble des arbres à feuilles caduques, autrement dit les feuillus, et son étymologie dérive du latin folium, feuille. Mais l’altitude élevée de la station (1597 m) semble contredire cette définition. Le doute subsiste.

Vers 1934, Léon Rossier et Louis Ribordy ont construit un grand chalet d’été et l’ont vendu à “Mademoiselle Marie Theux”, qui l’a transformé en hôtel-pension-restaurant des Glaciers. Le café se trouvait tout en bas, de plain-pied, sur le côté droit. Sur le côté gauche, elle a aménagé une épicerie-bazar. Le restaurant de la pension se trouvait au premier étage. Mademoiselle Theux a considérablement développé l’hôtel familial. A l’époque, les clients restaient à l’hôtel pendant une longue période (plusieurs semaines).Marie Theux a cessé de gérer l’établissement à sa mort en 1969.

Plus tard, une petite épicerie a été ouverte dans la partie inférieure du bâtiment voisin. Ce magasin devait remplacer celui de Marie Theux.

CABANE EDELWEISS ET LA POSTE

Avant de devenir une petite station touristique où il fait bon vivre, et jusque vers 1920, La Fouly était un mayen habité uniquement l’été. Dès le mois de mai, les paysans y vivaient pour faire paître leurs bêtes, avant de les conduire vers la mi-juin dans les différents alpages. Ensuite, c’était la période des foins et les mayens servaient à y stocker l’herbe séchée pour l’hiver. Il faut imaginer que depuis Praz-de-Fort tout se faisait à pied, sans route carrossable, sans téléphone et sans électricité. L’hiver, les réserves de foins se descendait sur des traîneaux.

La première automobile postale à desservir le val Ferret a parcouru le trajet Orsières-La Fouly le 15 juin 1929. Plus tard, le car postal, partant d’Orsières, montait en 1h15 jusqu’à Ferret.

Dans les années 1950, des publicités pour des logements de vacances précisaient qu’ils étaient pourvus d’électricité.

Dès 1955, la station se dote d’un bureau de poste saisonnier tenu par les titulaires du bureau de Sembrancher, puis d’Orsières. Il fut fermé le 31 août  2008. Depuis cette date, uniquement des cases postales sont dédiées pour la distribution du courrier.

En 1956, à la Pentecôte, Joseph Baumeler et son épouse Anneli ont ouvert la Pension Edelweiss. Par la suite, elle fut loué à Xavier Kalt – guide montagne et à son épouse Monique. En 1978, elle a été transformée en hôtel par Harold, fils de Joseph.

VUE SUR LA FOULY – L’AMÔNAZ

L’histoire de la station de La Fouly est étroitement liée à celle de l’alpinisme, avec des grands noms qui y ont séjourné pour gravir les sommets alentour. Avec l’ouverture d’une école d’alpinisme et du Bureau des guides, en 1960, cent ans après l’ascension du Dolent par Edgar Whymper, la station se pare d’un outil qui va asseoir sa réputation. Sous la responsabilité de guides renommés – Denis Bertolet, Xavier Kalt, Robert Coquoz, Michel Darbellay – des alpinistes en devenir et aguerris, comme Jean Troillet, ont pu soit s’initier à la pratique de la montagne soit parfaire leurs connaissances.

En 1969, le Camping des Glaciers voit le jour sous la direction de Michel et Agathe Darbellay.
 La station se situe sur le Tour du Mont-Blanc et de plus en plus de marcheurs sont accueillis dans les hôtels et les maisons de groupe des Girolles et du Dolent.

L’Amôna – L’Amônaz – l’Amône

C’est en 1879 que l’on commença à exploiter du plomb argentifère en face du village. Ceci ne dura que deux ans car la mine ne rendait pas assez, les filons étaient trop minimes. Les galeries existent encore, et plusieurs d’entre elles se sont effondrées. (on voit les entrées des galeries sur la gauche de la Dalle de l’Amonaz)

La chapelle

Le développement touristique amorcé dans les années 1920-1930 incite le curé de la paroisse d’Orsières à proposer au Conseil communal la construction d’une chapelle à La Fouly car, écrit-il, « ce développement s’accentuera encore selon toute prévision ». Pour des raisons esthétique et climatérique, il suggère l’emplacement de cette nouvelle chapelle sur le plateau de La Neuvaz, sur une propriété privée que le propriétaire cède aimablement « à la condition toutefois que la Commune lui fasse compensation d’une manière ou d’une autre. »

La chapelle de La Fouly est inaugurée en 1942. Avant cette date, les fidèles se déplaçaient plusieurs fois par été à Ferret pour assister à l’office religieux. Avec l’autorisation de l’évêque, le curé d’Orsières a même célébré la messe à La Fouly en plein air ou dans une galerie du Grand-Hôtel, notamment lors de l’inauguration de la cabane Dufour en 1927.

ISSERT – LES ARLACHES

Issert
Sur les hauts d’Issert se trouve la carrière du Darbellay d’où l’on extrayait la louze, autrement dit l’ardoise, roche schisteuse et structure feuilletée. Concédée en 1885, la mine ne sera vraiment exploitée qu’en 1903. Avec les années, ses exploitants vont façonner la pierre en petits tavillons avec un arrondi sur un des bords. L’ardoise ainsi travaillée sera utilisée essentiellement en couverture de toits. Les femmes des mineurs étaient également mises à contribution car elles leur apportaient chaque jour le repas du midi. La dureté et le danger du travail et les contraintes liées tant à l’extraction qu’au transport du matériau auront raison de cette carrière qui cessera son activité en 1955.

Les Arlaches
Les ruelles étroites laissent juste la place aux chars à foin pour passer. Le village dispose d’un Four Banal. Le paysan pétrit sa pâte lui-même avec sa propre farine de froment et de seigle. Le pain est cuit deux fois par année. Il se durcit et se conserve très bien pendant 6 mois. Il est la nourriture quotidienne des gens de la vallée qui le mange après l’avoir trempé.

PRAZ-DE-FORT

Le village de Praz-de-Fort, dont le toponyme signifie pré des fours en raison des nombreux fours à chaux (transformation du calcaire en chaux) qui existaient alentour, était le dernier village habité toute l’année dans la vallée. Ceux qui désiraient atteindre les mayens en amont devaient le faire à pied sur un chemin muletier. En hiver, la route était fermée et les aventuriers montaient à peau de phoque.

Praz-de-Fort est connu dans la région pour sa tradition qui consiste à dresser le « Mai » pour marquer son opposition au pouvoir en place et qui remonte au début des années 1830. En 1924, l’érection, devenue de plus en plus politisée, est abandonnée puis réintroduite vingt ans plus tard, en devenant alors occasion de réjouissance davantage que symbole revendicatif.

Vers 1813, un groupe d’homme tua un ours venu de on se sait où. Il était la terreur des habitants de Praz-de-Fort.

En même temps que l’ours, vivaient aussi des loups dans la vallée. Le dernier fut abattu en 1868 par un jeune homme de 22 ans.

Vers 1880, alors que l’activité des guides de montagne régionaux commençait à prendre de l’importance, François Troillet construisit en 1898 à Praz-de-Fort la pension Hôtel de Saleinaz pour accueillir cette clientèle. En 1900, le Café du Portalet fut ouvert par Julien Murisier, qui loua également un terrain en contrebas de la chapelle pour y organiser des parties de bowling.

SALEINAZ – LA GLACE

Plateau de Saleinaz

Dominant le plateau de Saleinaz, le Portalet, les Aiguilles Dorées, le glacier de Saleinaz attiraient de nombreux alpinistes. Vers 1880, comme l’activité des guides régionaux commençait à prendre de l’importance, François Troillet construisit la Pension Hôtel de Saleinaz en 1898 pour recevoir cette clientèle. 

La cabane de Saleinaz (2691m) fut construite durant l’année 1893 par la section de Neuchâtel.

L’exploitation de la glace – Vers 1920

Avant l’ère des congélateurs, la conservation des aliments était un souci permanent et occasionnait du travail dans les familles. Salage, fumage, séchage, pasteurisation, plusieurs techniques étaient pratiquées selon les produits. La proximité des glaciers favorisait une autre technique. Dans le val Ferret, on a exploité ainsi le glacier de Saleinaz jusqu’en 1914, pour en extraire des blocs de glace qui étaient acheminés à Praz-de-Fort au moyen de glissières formées de quatre troncs d’arbre. De là, on les descendait jusqu’à Orsières sur des chars couverts de bâches, pour les expédier ensuite par rail dans les villes de Suisse, même jusqu’à Paris !

PRAZRIOND, PRAILLON, PRAYON – LA CHASSE

Prazriond, Praillon, Prayon

L’orthographe officielle du hameau a plusieurs fois changé durant ces 150 dernières années, et ce n’est que sur la carte de 1904 qu’elle prend sa forme actuelle.

A Pré-Les-Seilles, au-dessus du village se trouve une exploitation de charbon qui était déjà utilisée par les indigènes en 1860 pour leur propre besoin. En 1942, deux compagnies associées faisaient construire un téléphérique de Prayon(1450m) à cette mine (2600m). Mais lorsque la mine fut prête à fonctionner, le travail fut abandonné et tout resta en suspens, faute d’argent.

Vers 1964, plusieurs mayens ont été détruits pour permettre la construction de la route vers Ferret.

La Chasse

Les habitants de la vallée étaient des hommes indépendants qui considéraient la chasse libre comme étant un de leur droit séculaire. Elle fournissait une addition bienvenue à leurs menus monotones.
 En 1902, comme il n’y avait plus de gibier, les chasseurs achetèrent 10 chevreuils destinés à repeupler le Val Ferret, et en 1926 on lâcha encore cinq cerfs dans nos forêts.

n 1945, le braconnage a repris. On craignait que la situation ne redevienne ce qu’elle était au début du XXe siècle.

CABANE DUFOUR (A Neuvaz)

Inaugurée le 4 septembre 1927, la cabane – aujourd’hui Cabane de L’A Neuve (2734m)- a été financée par un legs d’Edouard Dufour, membre d’honneur de la Section des Diablerets du Club Alpin Suisse. Dans son testament, il a fait don d’une somme considérable dans le but de construire une cabane à un endroit qui reste à définir. Comme il n’y avait pas de cabane pour accéder au Tour Noir dans le Vallon de La Neuvaz, il a été décidé de construire la cabane à cet endroit, qui portait à l’origine le nom de “Cabane Dufour”. Les matériaux nécessaires à la construction furent transportés à dos de mulet jusqu’à la cascade, puis à dos d’homme.Les deux gardiens émérites de la cabane furent successivement le guide René Droz jusqu’en 1955 et Robert Formaz de 1956 à 1994.

La contrebande
La proximité de la frontière italienne a favorisé une contrebande de marchandises par-dessus les montagnes. Si ce trafic concernait particulièrement les Valdôtains pour qui c’était devenu un moyen de survie, certaines personnes du val Ferret l’ont aussi pratiquée. Les cigarettes, que l’Etat italien taxait très chèrement, et la saccharine prenaient la direction de la vallée d’Aoste alors que le sucre, le riz, les chaussures et les semelles Vibram faisaient le chemin inverse. Un ancien contrebandier témoigne : « Les douaniers faisaient parfois le contrôle à la messe le dimanche pour voir si les gens avaient de belles chaussures avec des semelles Vibram. »

Remerciements : 
Réf. Travail de Max Séquin – 1 er prix de géographie en 1945
Textes et recherches. CREPA – Pays-du-Saint-Bernard – Commune d’Orsières Culture et Patrimoine
Photos tirées de la collection André Métroz et Fond Kuenzi – Médiathèque de Martigny
Scannées par Francine Rochat et le Crepa

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