L’hospice du Grand-Saint-Bernard en hiver!

Saviez-vous qu'il n'y a pas de clé dans la porte d'entrée de l'Hospice du Grand-Saint-Bernard? En effet, les chanoines accueillent pèlerins, randonneurs et visiteurs 365 jours par année et ce à 2469 mètres d'altitude! Récit d'un séjour en altitude avec le directeur du Pays du St-Bernard Gaëtan Tornay, accompagné de 2 collaboratrices de l'Association Européenne de la Via Francigena.

Montée en ski de randonnée ou en raquettes

Si durant la belle saison, il est assez facile de rejoindre le col du Grand-Saint-Bernard et son hospice par la route, il en est tout autre en hiver.

Malgré cela, des milliers de personnes se rendent à l’hospice du Grand-Saint-Bernard en hiver. Pour les habitués des raquettes ou du ski de randonnée, c’est un sortie relativement facile.

Pour nous y rendre, nous prenons d’abord la voiture en direction de l’Italie. Juste avant le tunnel qui conduit à Aoste, nous bifurquons sur la droite pour rejoindre le parking gratuit au lieu-dit « Bourg-Saint-Bernard.

De là, les randonneurs d’hiver montent à l’hospice en ski de randonnée ou en raquettes! Je monterai donc en skis alors que mes collègues italiennes le feront en raquettes. Le temps de montée est assez similaire, quel que soit le moyen choisi. Pour la descente, c’est une autre histoire…

Il faut compter environ 2h d’ascension pour un dénivelé de 540 mètres. Nous en mettrons un peu plus en nous réchauffant dans les petits refuges sur la montée que sont l’Hospitalet et le Tronchet, refuges très utiles en cas de tempête! On peut en effet non seulement s’y réchauffer mais aussi appeler les secours en cas de besoin! Cela ne sera heureusement pas utile ce jour-là malgré une météo fraîche, un ciel bas et quelques flocons.

Sur cette carte, vous retrouvez le parcours avec les informations les plus importantes.

La montée n’est pas difficile et ne comprend aucune partie technique puisque nous suivons presque entièrement la route estivale. Elle peut donc se faire autant bien en skis de randonnées qu’en raquettes.

Si vous souhaitez monter au col du Grand-Saint-Bernard en hiver, faites-vous accompagner par un guide! En effet, s’il n’y a pas de difficulté technique, cette montée n’est pas sécurisée. Le danger d’avalanche peut-être important. Quant aux conditions météorologiques, elles peuvent très vite changer et vous faire perdre le sens de l’orientation!

L’accueil chaleureux à l’hospice

Arrivés à l’hospice, nous sommes invités à ranger notre matériel bien au chaud à l’abri en descendant sur la gauche jusqu’au vestiaire où nous trouvons facilement chaussure à nos pieds! En descendant l’escalier, je fais remarquer à mes accompagnatrices cette petite phrase affichée et inspirée de la Bible: « Heureux ceux qui ont persévéré« , probablement la manière qu’ont les chanoines de nous féliciter, nous les braves randonneurs pour l’effort accompli!

Un autre geste de bienvenue symbolique mais oh combien chaleureux nous attend au « poêle »: le fameux thé chaud gracieusement offert par la communauté sur le col. Si le poêle désigne aujourd’hui un appareil de chauffage à bois, il désignait autrefois par analogie la pièce chauffée au bois. A l’hospice, on a heureusement gardé cette expression pour désigner la salle principale qui sert de réfectoire et d’accueil et dans lequel nous nous sentons tout de suite vraiment bienvenus!

Entre blanc et bleu

Après un repas réconfortant, nous sortons pour quelques prises de vue. J’explique à Simona et Nicole que je suis toujours impressionné et touché de venir au Grand-Saint-Bernard en hiver. En effet, je trouve que le contraste est saisissant entre le silence de la montagne entièrement blanche qui s’oppose aux journées estivales bruyantes où le défi consiste à se faufiler entre les motos, les camping-cars et les touristes de passage, si possible sans se faire écraser. Si la montée en hiver est plus difficile et peut-être dangereuse, le temps passé sur le col est nettement plus reposant qu’en été! Les initiés me feront remarquer que quand il souffle – phénomène relativement fréquent sur un col – cela se transforme vite en champ de bataille…C’est vrai et c’est dans ces conditions que le refuge de l’hospice prend tout son sens!

Au coeur de l’hospice

De retour à l’hospice, nous nous installons dans un joli dortoir de 8 places et profitons d’une douche bien méritée. Malgré son âge plus que respectable (l’hospice a presque….1000 ans), des travaux sont régulièrement entrepris pour « soigner l’hospice, car il prend soin de nous » comme le disait l’ancien prieur José Mittaz.

A propos de prieur et de communauté, nous profitons de l’après-midi pour rencontrer le prieur actuel Jean-Michel Lonfat (qui nous a dépassés dans la montée ;)) Mes collègues italiennes lui demandent de timbrer leur crédentiale avant de lui poser les innombrables questions inhérentes à notre visite. Il est en effet difficile de résumer 1000 ans d’histoire en 2 minutes…Je le remercie pour sa patience. Même si l’hospice est parfois « hors du temps », la gestion d’une telle maison doit lui causer quelques soucis mais il prend tout le temps nécessaire pour accueillir tout le monde.

Nous rencontrons ensuite Mickael Durant, le tout nouveau cuisinier de l’hospice. Il est arrivé il y a à peine 3 mois. C’est pour lui une aventure extraordinaire mais aussi une lourde responsabilité puisqu’il n’est pas rare qu’il prépare un repas pour plus de 100 personnes!

Après ces deux rencontres, nous profitons encore du temps à disposition pour visiter les différents lieux accessibles durant la saison hivernale.

L’église baroque de l’hospice a été construite sous sa forme actuelle en 1686 et reflète le style baroque piémontais. C’est la plus haute église d’Europe! Je suis toujours impressionné par son plafond richement décoré. Certains la surnomment d’ailleurs la « Sixtine du Valais »!

À la salle du trésor sont exposés les plus beaux objets sacrés appartenant à la congrégation du Grand-Saint-Bernard. Resté pendant des siècles dans les armoires de l’église et de la sacristie, le trésor s’est progressivement agrandi, dès le premier inventaire réalisé en 1419. Les collections rassemblent aujourd’hui des pièces uniques et exceptionnelles, tels que ciboires, calices, reliquaires, statues, ornements, manuscrits, etc.

Quant à la crypte, elle se trouve dessous l’église actuelle, dans les murs de l’ancienne église. La communauté y célèbre les différents offices. Les hôtes qui le souhaitent peuvent y participer librement. Beaucoup découvrent ce lieu de prière et en ressortent touchés, quelle que soit leur croyance. C’est dans tous les cas un lieu reposant dans le tumulte de cette grande maisonnée.

Après le repas, nous terminons notre visite par un joli film sur l’histoire de l’hospice et différentes thématiques qui le concernent comme les célèbres chiens, la Via Francigena, Bernard de Menthon, etc. Après une journée sportive, il n’est pas rare de se coucher tôt. De notre côté, nous profitons comme d’autres d’un moment dans la « bibliothèque » où certains consultent les ouvrages à disposition, jouent à des jeux de société ou écrivent des cartes postales avant une bonne nuit bien méritée…

Nous vous invitons à consulter la vidéo ci-dessous pour en apprendre plus sur ce lieu hors du temps. Nous vous conseillons également l‘article de blog rédigé par nos amies italiennes suite à ce séjour. Vous y trouverez de nombreux conseils pratiques utiles à cette excursion hivernale!

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